Monuments récents
Le XXe s. lui réserve bien des surprises, et elle va subir de profondes mutations.
En 1912, Thessalonique est libérée et rattachée à l’État grec.
Dans les quelques décennies qui suivent, des événements qui font date jalonnent l’histoire de la cité. En moins d’un demi-siècle, celle-ci aura radicalement changé de
visage, de superficie et de population.
Durant la Première Guerre mondiale, Thessalonique, où est cantonnée la fameuse armée d’Orient, qui rassemble les troupes allées de l’Entente, est le théâtre des opérations du front de Macédonien.
Des camps militaires britanniques et français inondent les abords de la ville. En 1916, Venizelos, démis par le roi, décide de former un gouvernement provisoire à Triandria, faubourg de Thessalonique, avec la participation de Danglis et de Kountouriotis.
Un an plus tard, en 1917, un incendie dévastateur ravage tout le centre. Thessalonique ne sera plus jamais la même. 73 000 personnes sont sans abri, des fortunes, des habitations, des magasins sont réduits en cendres, ainsi que le précieux patrimoine collectif légué par les générations passées. La situation politique dans les Balkans demeure plus que jamais explosive, et les réfugiés des régions avoisinantes et de l’hellénisme d’Anatolie déferlent sur Thessalonique. Cette migration culmine en 1923 avec la signature du traité de Lausanne qui impose les échanges de populations et entraîne l’afflux de milliers de réfugiés d’Asie Mineure.
Par voie de conséquence, la population musulmane déserte la ville. Et, tandis que les dégâts causés par l’incendie n’ont pas encore été réparés, les réfugiés s’installent dans les églises, dans les masures calcinées, dans les recoins inexploités des remparts, dans les camps désertés par les Alliés. Mais surtout, de nouvelles localités, de nouveaux quartiers, de nouveaux faubourgs se créent. Dès lors, la ville de Thessalonique, produit du fusionnement de 26
hameaux dans l’Antiquité, déborde de ses limites multiséculaires, et ses habitations se disséminent alentour pour former de nouvelles localités. L’ex-Ville « co-régnante » (Symvasilévousa) de l’Empire byzantin se transforme en capitale des réfugiés.
En 1941 débute l’occupation allemande. Des pages noires s’ajoutent à l’histoire locale. En 1943, des milliers de Juifs de Thessalonique sont déportés par train dans les camps nazis, décimant la communauté hébraïque de la ville.
La guerre civile qui prend la relève touche également la ville.
Après ces épreuves, Thessalonique, redevenue un pôle d’attraction, est affectée par l’exode rural et par la nécessité de loger les nouveaux arrivants. Beaucoup d’édifices épargnés par la guerre sont démolis, et la ville change à nouveau de visage : son décor est désormais fait d’immeubles.
En 1997, Thessalonique est, pour une année, désignée capitale européenne de la culture. En 2012, elle célèbre le centenaire de sa libération et gagne le titre de capitale européenne de la jeunesse pour 2014.